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Balance ton porc et ton politicien



Le scandale hollywoodien au sujet du comportement machiste d’un producteur envers des actrices apporte du crédit à la morale politiquement correcte. Depuis les années 60, le parti démocrate explique que les femmes sont soumises à des prédateurs. Le scandale actuel donne un exemple de cette injustice. Les médias expliquent que ce comportement inapproprié envers les actrices durait depuis des décennies et que tout le monde était au courant dans le microcosme hollywoodien. Pourtant le producteur incriminé était un soutien du parti démocrate. Il était fréquentable quand il finançait le parti démocrate mais à présent il est considéré comme un pestiféré. Ce paradoxe peut s’expliquer par un manque de sincérité des donneurs de leçons. Il est toujours plus facile de brasser de l’air plutôt que de mettre en application des grands principes. On peut prétendre défendre les femmes et se comporter en réalité comme un obsédé.


Le politiquement correct enferme les minorités protégées dans un statut d’infériorité. Cette morale présente les femmes comme des créatures sans défense à la merci d’hommes lubriques. Les actrices hollywoodiennes passent pour des oies blanches plumées par des prédateurs sexuels. Toutefois cette présentation relaye des stéréotypes sexistes : d’un côté des femelles soumises et de l’autre des mâles agressifs. Cette opposition est largement factice. Il existe des femmes dominatrices et des hommes passifs. Les actrices d'Hollywood savaient à qui elles avaient à faire. Elles étaient suffisamment intelligentes pour savoir comment décrocher un rôle dans un film. La situation a perduré durant des décennies car il s’agissait probablement d’un arrangement entre des adultes consentants.


La polémique hollywoodienne a débouché en France sur un déversement de dénonciations sur internet. Le mouvement Balance ton porc permet de dénoncer des hommes qui ont agressé des femmes. L’expression « balance ton porc » est toutefois un bel exemple de rabaissement des hommes qui sont assimilés à un animal. Ce sentiment de mépris envers les hommes s’appelle la misandrie. Si la misogynie est condamnable alors la misandrie l’est également. De plus, les dénonciatrices ne semblent pas savoir que balancer un nom sur internet peut leur valoir une plainte pour dénonciation calomnieuse. On retrouve une autre caractéristique de la société américaine : la judiciarisation des rapports humains.


Deux ministres sont actuellement soupçonnés de comportements inappropriés envers des femmes. Il s’agit d’un écologiste très médiatique et d’un transfuge du parti LR. Dans les deux cas, le premier ministre défend leur honneur. Ils doivent rester au gouvernement en raison de la présomption d’innocence. Cette position cache mal des calculs politiques. Si le gouvernement n’est pas capable de défendre des personnalités ralliées à LREM alors les futurs ralliements risquent de se tarir. Néanmoins le premier ministre a précisé que la démission du gouvernement serait inévitable en cas de mise en examen. Cette position donne un poids exorbitant à un acte de procédure. Une mise en examen ne signifie pas la culpabilité du justiciable. Il s’agit de l’ouverture d’une enquête à charge et à décharge et non d’une condamnation.


La transparence exigée par une partie de l’opinion a pour contrepartie un empiétement sur la vie privée. La transparence est un progrès de la vie démocratique mais un excès de transparence peut conduire à des injustices. Les personnes mises en cause sont salies même si ultérieurement leur innocence est reconnue. De plus la situation peut dégénérer en règlements de compte politiciens entre les partis. La transparence absolue conduit à une société infernale.

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