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Terroriser les terroristes ? (Charles Pasqua)


La contestation sociale a sombré hier entre le ridicule et l'ignoble. La CGT jette ses dernières forces pour tenter de survivre dans un monde qui n'est pas le sien. De façon puérile, elle s'est lancée dans une bataille de chiffres grotesque. A moins d'un million, une manifestation d'ampleur nationale est désormais négligeable. C'est donc ce nombre qui a été brandi par le syndicat à qui la France doit beaucoup de ses désastres économiques, de ses retards suicidaires, et certains Français le maintien de privilèges exorbitants. Le Ministère de l'Intérieur a avancé une évaluation dix fois moindre. Une telle différence n'est pas sérieuse. Le spectacle lamentable des grèves au moment où le pays devrait offrir une image ouverte et sympathique aux touristes relève de la trahison irresponsable. La Tout Eiffel était fermée... Comment voulez-vous qu'un visiteur qui découvre notre pays le respecte ?


Beaucoup plus insupportables sont les débordements et les violences qui ont eu lieu en marge des manifestations. A moins d'imaginer le scénario machiavélique d'une manipulation d'Etat en vue de disqualifier la contestation, l'impuissance de l'Etat à garantir l'ordre et la sécurité, à protéger les biens et les personnes pose la question de l'Etat de droit. Celui-ci ne se limite pas à préserver les justiciables de l'arbitraire, à contrôler avec rigueur le respect des procédures définies par les textes législatifs et réglementaires dans les mises en cause et les sanctions. Il doit avant tout assurer la jouissance de leurs droits légitimes par les honnêtes gens. Lorsque des espaces urbains sont abandonnés à la violence, que des voitures sont détruites, des magasins ou des bâtiments publics dégradés, qu'un hôpital est lui-même l'objet de déprédations, ce qui est ignoble, peut-on parler d'Etat de droit ? Lors des défilés contre la loi El Khomri ou à l'occasion des heurts entre "supporters" pour l'Euro 2016, l'Etat n'a pas rempli son devoir de sécurité des personnes et des biens.

Cette impuissance se retrouve hélas sur le champ de la lutte contre le terrorisme. La monotonie des faits ne les rend pas plus acceptables : à chaque fois, des individus déjà condamnés, repérés lourdement pour leur radicalisation, fichés, sont ensuite perdus de vue ou surveillés insuffisamment jusqu'au moment où ils passent à l'acte et à un niveau beaucoup plus grave. On se souvient de la formule de Charles Pasqua : "il faut terroriser les terroristes. Celle de Vladimir Poutine promettant de les poursuivre jusque dans les "chiottes" n'était pas triste, non plus. L'assassinat à leur domicile de deux policiers, dont un gradé, laissant deux orphelins, montre que dans notre pays c'est l'inverse qui se produit : les terroristes cherchent à terroriser la police elle-même. On pouvait espérer que ces morts tragiques imposent aux gauchistes un peu de retenue lors des rassemblements contre la loi Travail. Il n'en a rien été. Deux fois plus de policiers que de manifestants ont été blessés. Des slogans odieux et irresponsables ont été proférés : "une balle, un policier", "tout le monde déteste la police".


L'Etat de droit repose sur le maintien de l'ordre dans le cadre de la Loi, non sur l'impunité de la faute et la tolérance de la transgression. Il faut donc renforcer la loi et favoriser son application stricte. A cet égard, la rétention administrative des "fichés" antérieurement à la commission d'un délit n'est pas une bonne idée puisqu'elle enfreint un principe juridique fondamental. Il faut éliminer et dissuader les auteurs, que ce soit des terroristes ou des casseurs gauchistes. La première mesure consiste à redonner l'avantage aux forces de l'ordre qui doivent à nouveau bénéficier du monopole de la violence légitime. La présomption de légitime défense doit être réactivée et étendue. Un lanceur de cocktail Molotov sur un policier ou celui qui lui assène des coups avec une barre de fer devraient savoir qu'ils risquent sérieusement leur vie. En second lieu, les peines de détention, assorties d'une obligation de travail, devraient être renforcées. Si Abballa avait été condamné à 30 ans de prison pour trahison et participation à une entreprise terroriste internationale, il attendrait encore, privé de tout contact autre que sa famille proche, dans un quartier de haute sécurité, malheureusement disparu, l'heure de sa vieillesse sereine. La déchéance de nationalité pour les titulaires d'une double nationalité et leur expulsion vers leur pays d'origine en vue d'y purger leur peine seraient très efficaces. Il y a peu de chances que l'Algérie réserve un accueil chaleureux à des terroristes islamistes. Le rétablissement de la peine capitale, quitte à ne jamais l'appliquer pour la transformer systématiquement en véritable détention à vie, doit être envisagé. On ne peut accepter plus longtemps ce déséquilibre absurde qui conduit des Etats à s'interdire ce qu'ils octroient de fait aux criminels qu'ils soient terroristes ou dealers marseillais.


Le rétablissement de l'ordre exige une révolution conservatrice. Elle est aujourd'hui une mesure se salut public.


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