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François Hollande devrait démissionner…


Il y avait une conférence de presse du Président Hollande lundi. Cela vous a échappé. Rien d’étonnant, ce non-événement est passé inaperçu : une intervention tellement ennuyeuse que le principal intéressé avait l’air de s’ennuyer lui–même en débitant d’un ton mal assuré quelques annonces qui auraient eu l’air de courir après l’actualité et davantage encore après le temps perdu, si elles n’avaient paru si essoufflées. Pourtant, jamais François Hollande n’avait autant respecté son engagement d’inverser les courbes. Le problème, c’est qu’à force d’inverser les courbes, on finit par tourner en rond. Faute d’avoir inversé celle du chômage, il prend le virage dans tous les domaines. Cela devient une recette : d’abord, vous prenez de mauvaises décisions qui entraînent de mauvais résultats ; ensuite, vous inversez votre politique pour obtenir des résultats meilleurs ; enfin, vous vous représentez en faisant valoir que vous avez amélioré la situation, et en espérant que les Français auront oublié que vous l’aviez, pour commencer, aggravée. Bien sûr, globalement, la France se portera encore moins bien en 2017 qu’en 2012, mais notre astucieux candidat pense que les derniers chiffres créeront un courant porteur face à un Front National plus diabolisé que jamais par les « républicains » de tout poil et les médias. Il se retrouvera donc face à une « droite » divisée par ses primaires et peu convaincante. Réélu par un peuple amnésique à long terme : telle est sa stratégie.


Mais une autre hypothèse se fait jour avec insistance. Dans tous les cas de figure, l’actuel locataire de l’Elysée paraît tellement en-dessous de ce que les Français réclament d’un Chef de l’Etat : compétence, prestance, représentativité, confiance, qu’une majorité l’a déjà éliminé. Il ne serait pas présent au second tour de l’élection présidentielle. Les efforts en faveur des étrangers d’ici et d’ailleurs, la sympathie affichée pour les sunnites de l’intérieur et de l’extérieur ont peut-être pour but de faire monter l’électorat de Madame Le Pen, mais cela n’avantage pas la gauche. Bien au contraire. Sans doute la connaissance des derniers sondages explique-t-elle le manque de conviction du candidat qui a, au cours de ses nombreux déplacements, remplacé le Président. Au début de son mandat, ventre à terre et va-t-en guerre, François Hollande voulait en découdre avec Bachar Al-Assad et n’avait retenu son bras vengeur qu’à la demande d’Obama. Suivant en tous points ce dernier, il avait amené notre aviation à participer au simulacre d’attaques contre l’Etat islamique.


Dans un grand moment de lucidité, il vient de comprendre que les islamistes agissaient essentiellement en Syrie et à partir de ce pays, non seulement pour agresser l’Irak mais aussi pour fomenter des attentats en France. Avec une fermeté quelque peu tardive, le Chef des Armées a décidé des reconnaissances sur la Syrie, prélude à des « frappes » contre « daesh ». Il ne sera pas facile d’opérer sans collaborer avec le régime syrien. Pour l’instant, la France prétend n’aider que le troisième camp, principalement constitué par Al Qaïda, tellement plus fréquentable… C’est en tout cas, un virage.

Le second touche les Français de plus près. Depuis 2014, a dit le Président, on baisse les impôts. On va continuer : deux milliards de moins et 8 millions de Français concernés. Cette inversion-ci sonne à ce point comme un aveu que la gauche de la gauche s’en effarouche ! Les ménages, oui, mais pas les entreprises, c’est-à-dire dans leur esprit, les patrons, comme si la consommation créait automatiquement des emplois en France et ne favorisait pas nos importations à défaut d’une production française plus compétitive. L’augmentation massive de la pression fiscale a réussi cet exploit d’anesthésier la consommation, de freiner la production et de décourager tout le monde. Elle n’est même pas parvenue à rétablir nos finances tant il est vrai que l’impôt tue l’impôt. La reconnaissance d’une faute aussi grossière que la gauche s’entête à commettre chaque fois qu’elle est au pouvoir est certes un progrès, mais peut-on accorder le moindre crédit à celui qui renonce à ses idées pour adopter celles des autres ?


Plus discret est le virage sur le temps de travail, une autre faute, un crime commis par la gauche contre notre économie, nos entreprises, notre système hospitalier. Le pouvoir précédent n’avait pas osé remettre en cause les 35 heures. Il avait préféré l’hypocrisie et la demi-mesure des heures supplémentaires défiscalisées, refiscalisées par Hollande dès son arrivée. En fait, le gouvernement poussé par Macron qui est venu donner quelques lueurs à ses collègues, souhaite faire du temps de travail l’objet d’une négociation interne aux entreprises. C’est aller dans la bonne direction, bien tardivement, et en opposition avec les habituels poncifs de la gauche idéologique auxquels s’accrochent quelques fossiles marxisants. Il y a des avantages acquis par certains qui provoquent tant d’inconvénients chez les autres qu’il faudra une bonne fois s’y attaquer !


L’annonce qui a retenu le plus l’attention n’était pas un revirement, mais au contraire une double récidive. La France va accueillir 24000 « réfugiés » et va devoir déployer pour ce faire de nouveaux moyens afin de les héberger, de les nourrir, de les soigner. Ces chiffres sont évidemment trompeurs puisqu’ils sont fondés sur une base européenne de répartition de 120000 déjà largement dépassée. Les Français vont peu apprécier ce nouvel effort envers des étrangers, en période de disette nationale, qui aura pour principal effet d’accroître l’appel d’air. Ils peuvent considérer qu’il ne correspond pas à l’intérêt national et présente même des risques pour celui-ci.


Mais il y a plus grave : le Président a fièrement annoncé qu’il souhaitait avec la chancelière allemande instaurer un »mécanisme permanent et obligatoire d’accueil des réfugiés ». Une politique voulue par un Etat étranger sera donc mécaniquement imposée par l’Union Européenne de telle sorte que jamais d’autres élus dans le futur n’auraient le droit d’en modifier les termes au nom d’une autre politique. Ce sera obligatoire ! Autant dire plus de souveraineté, plus de démocratie ! Quand un Chef d’Etat atteint ce niveau de démission, il doit être cohérent avec lui-même et démissionner dans les faits !


Christian VANNESTE

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