La version gilets jaunes des gentils et des méchants
Michel Fugain chantait en 1973 « les gentils, les méchants ». Les gentils ont les premiers prix ; ils vendent des fusils et ils adhèrent au slogan « travail famille patrie ». Ils sont antipathiques. A contrario, les méchants se trouvent devant les fusils, ils sont contents et sympathiques.
Aujourd’hui Marguerite présente une nouvelle version de cette chanson. Les gentils prennent le taxi et ils blablatent sur les chaines d’infos. Ils font des économies. Ils gazent aux bombes lacrymogènes. Ce sont des « soixante-huitards accomplis » et ils veulent « l’Europe à tout prix ». Ils sont antipathiques. Les méchants payent leur carburant. Ils sont à cours d’argent et ils crient leur colère. Ils veulent nourrir leurs enfants et ils se prennent les gaz.
Il s’agit d’un « guignol-spectacle permanent ». Les méchants d’antan (les soixante-huitards) sont au pouvoir et ils sont désormais gentils. Les méchants d’aujourd’hui (les gilets jaunes) rejettent la morale et le mépris de classe des gentils. Le sens de l’histoire est toutefois encourageant : les méchants soixante-huitards ont fini par prendre le pouvoir. Il est probable que les méchants gilets jaunes finiront par triompher !