Une punition jupitérienne à l’encontre du général Piquemal

Le général de corps d’armée Christian Piquemal a participé à une manifestation non autorisée le 6 février 2017 à Calais. Cette manifestation avait pour but de protester contre la politique migratoire du gouvernement et ses conséquences à Calais. Le général 4 étoiles à la retraite a été poursuivi par la justice pour « organisation d’une manifestation non autorisée » et « participation à un attroupement qui ne s’est pas dissous après sommation ». Le général Piquemal a été relaxé le 26 mai 2017 par le tribunal de Boulogne sur mer et le Parquet n’a pas fait appel de ce jugement.
Toutefois une procédure disciplinaire a été lancée à la demande du ministre de la défense. Cette procédure vient d’aboutir à la radiation des cadres du général Piquemal. Cette sanction est motivée par un manquement au devoir de réserve. Cette obligation reste valable pour un militaire même après son départ à la retraite. Il conserve son grade mais il n’a plus le droit de porter l’uniforme ni d’utiliser sa carte d’identité militaire d’officier général.
Cet ancien commandant de la Légion étrangère qui a donné 40 ans de sa vie au service de la France est traité comme un paria. Les conditions de son interpellation en février dernier étaient déjà excessives : cet homme de 75 ans avait été interpellé et mis en garde à vue une quarantaine d’heures. Aujourd’hui une sanction disciplinaire vient rajouter une nouvelle mesure vexatoire à l’encontre d’un homme qui a seulement participé à une manifestation non autorisée. Le général a décidé de déposer un recours devant le conseil d’État. Un comité de soutien s’est formé.
Après le limogeage du général de Villiers, une seconde mise en garde est adressée à l’armée par le président jupitérien. Il ne faut pas manifester publiquement contre la politique macronienne. La grande muette doit le rester : pas de contestation budgétaire ou migratoire. Jupiter ne tolère pas les critiques dans l’armée et le message a été envoyé à tous les militaires. Il est vrai qu’il est plus facile de s’en prendre à un homme respectueux de l’ordre plutôt que de punir des racailles ou des immigrés illégaux. Dans le premier cas, l’accusé se défend par un recours auprès d’une instance juridique. Dans le second cas, la violence des bandes se déchaine contre les forces de l’ordre. On a l’impression que l’autoritarisme à l’encontre des généraux compense le laxisme envers les délinquants !