Un président jupitérien aux prises avec son armée
Un coup de tonnerre s’est abattu en pleine période d’état de grâce. Le président jupitérien a foudroyé le chef d’état-major des armées. On s’attendait à une rentrée difficile à cause de la réforme du code du travail mais le premier accroc se produit au sujet du budget de l’armée. La baisse de 850 millions de ce budget a provoqué une réaction de la part de Pierre de Villiers. Celui-ci a estimé devant une commission parlementaire que cette coupe budgétaire ne permettait pas à l’armée française d’accomplir correctement ses missions.
Pourtant Emmanuel Macron avait bien commencé son quinquennat en se montrant dans un command-car sur les Champs Elysée. Il apparaissait ainsi comme un homme incarnant l’autorité. Mais les postures ne suffisent pas. La réalité a rattrapé le président. L’armée française dispose de matériels trop souvent hors service à cause de leur ancienneté. Le général de Villiers a fait part de son opinion devant les parlementaires qui l’avait invité dans ce but. Devait-il mentir aux représentants du peuple pour faire plaisir au président ?
Le président a estimé publiquement que le rôle du chef d’état-major des armées n’était pas de défendre le budget des armées. De plus, le porte-parole du gouvernement -Christophe Castaner- a accusé le général de Villiers d’avoir été « déloyal dans sa communication » et « d’avoir mis en scène sa démission ». Ces attaques visant un homme qui a passé plus de 40 ans à servir la France trahissent un manque de respect. Le président aurait pu se séparer du chef d’état-major des armées sans agressivité comme il l’a déjà fait pour 4 ministres. Mais le chef des armées a choisi de rabaisser publiquement son subordonné pour avoir donné son opinion sur la baisse budgétaire.
Cette attitude est celle d’un petit chef autoritaire qui ne supporte pas les critiques. Un petit chef qui pratique la langue de bois : il a promis que le budget des armées sera remonté à 2 % du PIB en 2025, c’est-à-dire aux calendres grecques. Avec ces économies budgétaires, les ennemis de la France auront davantage de possibilités pour échapper aux foudres du président jupitérien. De plus, le moral de l’armée française risque de baisser comme la cote de popularité du président. Ce quinquennat finira mal !